Chères Lavaloises, chers Lavalois,

Lundi soir, lors de la séance extraordinaire du conseil municipal, vous avez été nombreux à vous mobiliser autour d’un enjeu qui vous touche profondément : l’avenir de la gestion de notre église et la place qu’y occupe Diffusion culturelle SBDL.

Je souhaite vous écrire personnellement aujourd’hui pour revenir sur ce qui s’est passé, pour clarifier certains points, rectifier des faits importants et partager avec vous les prochaines étapes.

Cette rencontre a soulevé beaucoup d’émotions, d’inquiétudes et de questionnements. Elle a aussi montré à quel point vous êtes nombreux à vous soucier activement de notre culture, de notre patrimoine et de la place que nos organismes occupent dans la vie collective. Je retiens également que Diffusion culturelle est bien plus qu’un prestataire de services pour les résidents de notre ville : c’est un symbole de fierté locale, de bénévolat, de communauté.

Je tiens à vous remercier pour votre présence en grand nombre. Vos interventions franches et vos témoignages empreints d’émotions ont témoigné d’un attachement réel à la culture d’ici, à nos lieux, à nos gens. Voir autant de citoyens rassemblés pour défendre ce qui leur tient à cœur, pour poser des questions, pour exprimer des préoccupations légitimes, c’est une démonstration puissante de la vitalité démocratique de notre ville. Vous nous avez parlé avec passion, avec fierté, avec colère et parfois même avec courage de vous exprimer publiquement.

La Ville reconnaît le droit fondamental des citoyens de s’exprimer, de questionner et de remettre en cause les décisions publiques. Cependant, pour que ce dialogue soit constructif, il est important que chacun dispose d’informations exactes. Ce message vise à éviter que des interprétations erronées ne minent la confiance citoyenne ou ne nuisent aux acteurs locaux engagés.

Ce que nous avons entendu

Je reconnais que la manière dont l’information a circulé n’a pas permis à tout le monde de comprendre les enjeux de façon claire.

Je tiens d’abord à reconnaître le contexte difficile dans lequel cette séance s’est déroulée. Le court délai de convocation et le manque de communication en amont ont alimenté un climat d’indignation, d’incompréhension, de méfiance et de perception d’une décision déjà prise. Je comprends très bien que plusieurs d’entre vous ont eu l’impression que des décisions importantes allaient être prises sans que la population ait été suffisamment consultée ou informée.

Je reconnais également que le contexte de convocation, combiné à la sensibilité du sujet, a contribué à créer un climat d’incompréhension, et j’en tire personnellement des leçons importantes pour l’avenir.

Nous comprenons que plusieurs citoyens auraient souhaité être informés plus tôt de ce qui se préparait. Il est toutefois important de rappeler que dans toute démarche impliquant des partenaires, il y a des règles de confidentialité à respecter dans la communication des informations. Avant de présenter publiquement une proposition, il est essentiel que les parties directement concernées soient d’abord rencontrées et entendues. C’est une question de respect, mais aussi d’intégrité du processus. Notre objectif n’a donc jamais été de garder les citoyens à l’écart, mais plutôt de respecter les étapes normales d’un processus décisionnel responsable.

Dans ce dossier, Diffusion culturelle SBDL a été rencontrée à plusieurs reprises et informée du contexte entourant l’évaluation des deux propositions, et ce bien avant la séance du 14 avril. La Ville a fait plusieurs rencontre afin de favoriser la collaboration entre les parties et a été parfaitement transparente et honnête avec l’organisme durant les dernières semaines. Ce n’est qu’une fois ces échanges amorcés que nous avons été en mesure de soumettre officiellement les options à l’ensemble du conseil pour délibération.

Un moment de démocratie, avec ses forces… et ses tensions

Nous avons vécu lundi un exercice démocratique vivant, mais aussi difficile. Si plusieurs ont parlé avec cœur et respect, d'autres échanges ont malheureusement été marqués par des tensions et des écarts de ton. Je tiens à rappeler que le conseil municipal est un lieu de débat, mais aussi un espace de respect mutuel. Nous devons faire preuve d’ouverture dans nos désaccords, mais aussi de décorum. Le conseil municipal est un lieu démocratique, mais aussi un lieu qui exige du respect envers les élus, envers les citoyens, et envers les personnes invitées à prendre la parole. Nous pouvons être en désaccord, mais cela ne doit jamais nous faire perdre de vue la dignité de l’échange.

Je souhaite également rappeler que les consignes concernant l’usage du micro ne visent pas à restreindre la parole, mais bien à permettre à tous les citoyens – y compris ceux qui suivent la séance en webdiffusion – de comprendre les échanges. Quand une intervention n’est pas faite au micro, elle devient inaudible, ce qui nuit à la transparence du débat. L’équité d’accès à l’information passe aussi par ces gestes simples, comme l’usage du micro. Ce n’est pas une formalité, mais une façon de s’assurer que toutes les personnes présentes, en salle ou en webdiffusion, puissent suivre pleinement les échanges. Derrière chaque connexion à distance, il y a aussi un citoyen ou une citoyenne qui souhaite comprendre les enjeux et participer à la vie démocratique de sa communauté.

Appuyer nos organismes, dans la clarté

Je rappelle avec fierté que Diffusion culturelle SBDL est un organisme officiellement reconnu par la Ville selon notre politique de reconnaissance et de soutien des organismes à but non lucratif. Ce statut est important, car il témoigne de l’importance que nous accordons aux acteurs enracinés dans notre milieu, à leur mission et à leur contribution citoyenne. Cette reconnaissance demeure.

Conformément à cette politique, il est important de rappeler que les organismes concernés n’ont pas l’obligation d’être établis sur le territoire de Sainte-Brigitte-de-Laval. Toutefois, ils doivent démontrer qu’ils desservent de manière significative la population lavaloise, en lien avec leur mission et les besoins de notre communauté. Cette politique ne confère pas l’exclusivité d’un mandat, mais elle vise à soutenir la diversité et la complémentarité. C’est dans ce cadre que les propositions ont été reçues et analysées.

De plus, chaque organisme est libre de ses choix, de ses alliances, de ses collaborations et de ses propositions. La Ville respecte cette autonomie, mais elle continuera d’encourager une approche basée sur la complémentarité, le dialogue et l’ouverture d’esprit entre les organismes de notre territoire. La culture ne se divise pas : elle se partage et s’enrichit grâce à la diversité des contributions de chacun.

Clarifions les faits : deux mandats distincts

Nous avons, à ce jour, deux ententes bien distinctes avec cet organisme : Il est primordial de faire une distinction entre ces deux ententes liées à Diffusion culturelle SBDL :

• Entente #1 :
  • L’entente événementielle de diffusion culturelle (spectacles, événements, activités).
  • Cette entente demeure en vigueur. L’organisme conserve l’accès gratuit à la salle, bénéficie d’un soutien financier de 92 082 $ et d’une priorité sur le calendrier.
  • Il n’a jamais été question de retirer ce mandat ni de remettre en cause la qualité du travail effectué à ce chapitre.
• Entente #2 :
  • L’entente de gestion de l’église (logistique, entretien, location de la salle, gestion des revenus).
  • C’est cette entente spécifique qui faisait l’objet de la discussion.
  • Deux propositions ont été déposées au conseil : l’une venant de Diffusion culturelle, l’autre d’un nouvel organisme à but non lucratif (LaScène).
  • Cette entente vise à définir les conditions et modalités de gestion, d’exploitation, d'administration et de programmation du volet culturel de l’Église.
  • La Ville prête les lieux et équipements à l’organisme, qui gère les événements et la location.

Recentrer la conversation sur l’intérêt collectif

Je comprends que plusieurs d’entre vous voient en Diffusion culturelle SBDL un pilier de notre identité locale. Je suis d’accord, et je souhaite, comme vous, que cet organisme puisse continuer à se réaliser, à innover, à briller.

Cependant, en tant que mairesse , j’ai aussi la responsabilité de veiller à une utilisation responsable et rigoureuse des fonds publics et du maintien de l’équilibre, dans l’intérêt de l’ensemble des contribuables. Cette discussion ne concerne donc pas qu’un seul groupe, mais l’ensemble de la population. Ce devoir m’oblige à évaluer les propositions non seulement sous l’angle de la vision culturelle, mais aussi selon leur viabilité financière à long terme.

Trouver un équilibre entre gestion efficace du bâtiment et rayonnement culturel

La gestion quotidienne d’un bâtiment comme l’église — avec ses enjeux d’entretien, de coordination des usages, de logistique et de location — est un travail complexe, exigeant, souvent invisible, mais aussi très prenant et demandant beaucoup de temps.

Deux organismes, Diffusion culturelle et LaScène, ont proposé des modèles de gestion. Ce ne sont pas des adversaires, mais bien deux offres complémentaires, avec des approches différentes, chacune ayant ses forces. Le conseil devait faire un choix, en considérant autant les volets culturels que les réalités financières.

À la lumière des éléments analysés, nous avons jugé que la proposition étudiée permettait d’optimiser la gestion de l’église, tout en conservant à Diffusion culturelle SBDL l’entière liberté de continuer à faire ce qu’ils font avec talent : créer et animer des événements culturels d’une grande qualité, uniques, rassembleurs et porteurs de sens et d’identité pour notre communauté. Plutôt que de devoir porter à la fois la gestion d’un lieu et l’animation de sa programmation, la démarche visait à optimiser les rôles, pour que chaque acteur puisse exceller là où il est le plus fort. Une gestion plus allégée pour un organisme culturel est aussi un gage de vitalité et pérennité pour ses projets.

Rétablissons les faits pour contrer la mésinformation

Dans les jours qui ont précédé la séance du 14 avril, et dans les échanges qui ont suivi, plusieurs informations erronées ont circulé. Il est important, par respect pour toutes les personnes impliquées et pour l’ensemble de la population, de rectifier certains faits de manière claire et factuelle :

1. Cette séance portait également sur d’autres points tout aussi importants, qui ont peut-être été moins remarqués en raison de l’attention portée à la question de la gestion de l’église. Je pense notamment aux avancées financières en lien avec les travaux attendus sur la rue Monarde, la rue Saint-Louis et l’avenue Sainte-Brigitte Nord. Ces projets d’infrastructure représentent des améliorations concrètes pour notre qualité de vie, et je sais que plusieurs citoyens attendent avec impatience leur réalisation. Visionner cette portion de la séance extraordinaire du lundi 14 avril

2. L’organisme LaScène n’est pas une entreprise privée, mais un organisme à but non lucratif (OBNL). Il est enregistré légalement au Québec. Des ajustements récents à son nom et à sa structure ont pu prêter à confusion, mais les vérifications usuelles ont été effectuées.

3. La résiliation ou modification de l’entente de gestion est nécessaire, quel que soit le gestionnaire, afin de l’adapter à la nouvelle réalité de la gestion de l’église suite à l’obtention de la subvention par la MRC de la Jacques-Cartier. Le réaménagement de l’église en espace culturel présente de nouveaux défis. Il est essentiel de concilier les besoins d’entretien, de coordination des usages, de logistiques et de location avec les exigences d’un lieu dédié à la culture. La gestion efficace et la collaboration étroite entre tous les acteurs impliqué est primordiales pour garantir le succès de ce projet.

4. Il n’a jamais été question de mettre fin aux activités de Diffusion culturelle SBDL. L’organisme conserve son mandat de diffusion artistique et culturelle, de même que l’accès gratuit à la salle, un soutien financier et la priorité d’accès au calendrier d’événements.

5. Le conseil a pris en compte l’offre déposée par LaScène comme une option à considérer, au même titre que celle de Diffusion culturelle. Le conseil devait trancher entre deux modèles, chacun ayant ses forces, sa vision et ses modalités financières. Le conseil municipal devait les analyser en fonction des besoins de la communauté, de la viabilité financière et de la capacité de déploiement.

6. La démarche n’avait pas pour but d’opposer, mais de répartir les forces et alléger les charges, au bénéfice de l’ensemble. L’objectif est de voir comment elles pourraient coexister ou se compléter, dans le respect du rôle de chacun. Les deux propositions ont donc été évaluées selon leur contenu, leur faisabilité et leur complémentarité.

7. Aucune décision n’a été prise le 14 avril. Devant les réactions citoyennes et les demandes de clarification, le conseil a choisi de ne pas aller de l’avant avec aucune des deux options proposées.

8. Le vote a été reporté pour laisser place à plus de clarté et de dialogue. D’ici-là, l’entente de diffusion culturelle est maintenue sans changement.

Prochaines étapes

1. Une rencontre entre les représentants des deux organismes, les élus et l’administration municipale sera tenue prochainement pour clarifier les propositions, dissiper les malentendus et évaluer les avenues de collaboration ou d’ajustement.

2. Nous allons également travailler à une communication claire et accessible, expliquant les mandats, les enjeux et les critères de décision de façon que chacun puisse se faire une opinion éclairée.

3. Le conseil s’engage à revenir vers vous dès qu’une orientation claire et porteuse pour la communauté sera identifiée.

Je vous remercie pour votre implication. C’est dans les moments de tension que, bien qu’inconfortables, notre démocratie se mesure. C’est par l’écoute, le dialogue et des décisions réfléchies que nous faisons de Sainte-Brigitte-de-Laval un milieu de vie à notre image : humain, vibrant et fier.

Votre mairesse, France Fortier